En effet, l’importance réside dans le fait qu’il y a des non-dits et des zones d’ombre sur le droit à l’allaitement. Du moins selon le docteur Yahya Gnokane, coordonnateur santé nutrition pour la Mission action contre la faim au Sénégal.
« Au Sénégal, on voit que les politiques et les stratégies qui sont élaborées par le ministère de la Santé ont été mises à jour avec le nouveau document Allaitement-Nutrition. Le travail est multisectoriel, parce qu’étant en lien avec le changement de comportement. Et ce n’est pas du jour au lendemain. Il y a des réalités socioculturelles que nous devons essayer de prendre en compte. On s’est rendu compte qu’il y a un gros problème entre allaitement et travail des femmes dans les entreprises », dit-il.
Pour le docteur Moustapha Thiam de la Division de la santé de la mère et de l’enfant (DSME), la solution réside dans la mise en place d’un environnement favorable, notamment des espaces d’allaitement pour permettre à ces femmes de recevoir leurs enfants et de pouvoir allaiter dans leur lieu de travail.
« Certes, ce n’est pas applicable dans toutes les structures, mais c’est le moment de faire des plaidoyers avec les entreprises pour qu’elles puissent mettre en place ces espaces ». Il ajoute qu’il est impératif d’encadrer la publicité et le marketing sur les substituts du lait vendus dans les officines. « Les substituts du lait maternel qui sont commercialisés au Sénégal impactent sur l’allaitement maternel exclusif » , explique-t-il.
Parlant des bienfaits de l’allaitement, il fait état d’un faible taux de mise au sein précoce. À l’en croire, au Sénégal, l’allaitement maternel exclusif occupe une place importante dans les politiques de santé, surtout dans notre plan stratégique. Il faut vraiment agir au niveau de la fenêtre d’opportunité où l’on fait allusion du 1er jour jusqu’à 2 ans. Pendant cette période, il y a une étape cruciale qui est l’allaitement maternel exclusive. Depuis des années, les indicateurs ont une évolution en dents de scie. Il reconnaît qu’il y a plusieurs facteurs qui peuvent entraver à la réalisation de l’allaitement maternel exclusif.