Sénégal : Un gap de 58 000 poches de sang à combler, les besoins annuels estimés à…
Malgré les mobilisations actives de collecte de sang, le Sénégal peine toujours à faire face à un gap énorme de 58 000 poches par rapport à ses besoins annuels de 170 000 poches.
D’où la nécessité de renforcer la communication et la sensibilisation pour pouvoir attirer plus de donateurs mais aussi les accompagner dans le sens de leur fidélisation afin de continuer à sauver des vies en détresse ou améliorer la santé de certains patients.
En 2020, lit-on dans le quotidien Le Témoin, le Sénégal avait un déficit de 65 000 poches de sang sur un objectif de 170 000 dons. Il n’avait en effet collecté que 105 000 poches. L’année suivante, 7000 poches de plus ont pu être collectées. Soit 120 000 d sur un besoin annuel estimé à 170 000.
En 2021, seules 112 000 poches de sang ont été collectées. D’où un gap de 58 000 poches à combler malgré les efforts déployés au niveau de chaque région.
Au niveau national, de manière générale, la situation reste encore préoccupante malgré les mobilisations collectives actives organisées au niveau national au cours de cette année.
Le nombre de donneurs de sang est insuffisant à cause des croyances socio-culturelles. Beaucoup de Sénégalais n’ont pas aussi assez de temps pour prendre une heure de leur journée afin de donner du sang.
Ces freins économiques s’ajoutent au barrage socio-culturel persistant, selon le directeur du Centre national de Transfusion sanguine, Dr Saliou Diop, qui estime le besoin annuel à 170 000 dons.
Malheureusement, dit-il, «nous ne récoltons pas plus de 120 000. Il y a un gap de 35 %». D’où son appel à la sensibilisation de la population. C’est d’ailleurs tout le sens de la journée internationale du donneur de sang célébrée le 14 juin de chaque année.
L’objectif est de faire connaitre, à l’échelle mondiale, le besoin en sang et en produits sanguins sûrs aux fins de transfusion. Mais surtout sensibiliser à la contribution essentielle des donneurs de sang volontaires. Ce, pour aider à sauver des millions de vies et améliorer chaque jour la santé et la qualité de vie de beaucoup de patients.
Mais, en dépit des mobilisations actives pour pouvoir traverser les périodes de faibles moissons, l’accès au sang pour tout patient qui en a besoin n’est pas possible quelquefois.
«En principe, c’est le sang qui devrait attendre les patients. Mais s’il n’y a pas assez de donneurs dans les hôpitaux, les patients vont attendre. Sinon, on mobilise les parents des patients pour venir donner de leur sang. Ce qui non seulement retarde la prise en charge mais fausse surtout l’esprit de la prise en charge en urgence», explique le directeur du Cnts, Dr Saliou Diop dont le message traduit l’importance du don de sang.
D’autant que les besoins en sang sont de plus en plus importants au Sénégal, d’après le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Alassane Mbengue considère que les cas de maladies chroniques comme le cancer, l’insuffisance rénale, la drépanocytose, l’hémophilie, … sont en constante progression alors que leur prise en charge requiert une transfusion sanguine.
Pour sa part, le président de l’Association nationale des Donneurs bénévoles de Sang (Anobes), Thierno Leconte Seck, invite les autorités à doter les centres en matériels surtout par rapport à la conservation. «Dans la transfusion sanguine, s’il n’y a pas de poches, s’il n’y a pas de réactifs, on ne peut pas faire de don de sang. Ces poches et réactifs sont achetés à la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna).
Le Cnts n’a pas ce problème, contrairement aux hôpitaux de l’intérieur du pays qui gèrent les banques de sang. Tous ces problèmes existent. Nous avons du stock de sang qui est à gérer qui n’a qu’une durée de vie de 35 jours, au-delà, c’est incinéré, on va l’amener à Fann et c’est terminé», a-t-il exposé comme doléances.