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RDC: le roi Philippe de Belgique est arrivé à Kinshasa pour une visite de six jours

Le roi Philippe de Belgique est arrivé à Kinshasa pour une visite d’une semaine en RDC, la première d’un souverain belge depuis douze ans. Le couple royal a été accueilli à l’aéroport par le président Tshisekedi et son épouse. Les représentants des corps constitués étaient présents. En revanche, la population congolaise ne s’est pas déplacée en masse pour accueillir le souverain de Belgique.

Le couple royal belge, Philippe et Mathilde a descendu la passerelle de l’avion militaire main dans la main peu après 15h. Une image que l’on n’avait pas vue à l’aéroport de Kinshasa depuis 2010 et la visite d’Albert II. Le président Félix Tshisekedi et son épouse Denise les attendaient avec deux fillettes vêtues de blancs et chargées de bouquets. Ils ont ensemble parcouru le tapis rouge pour saluer les ministres congolais et belges présents, ainsi que les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat congolais, le tout en présence de la garde présidentielle et de danseurs, accompagnés par un orchestre.

Ils sont ensuite allés en direction le pavillon présidentiel de l’aéroport pour un rafraîchissement. Félix et Denise Tshisekedi étaient tout sourire autant que Philippe, Mathilde et Alexander de Croo, le Premier ministre belge, visiblement tous très heureux de ces retrouvailles, reportées depuis deux ans.

En revanche, ce n’était pas la foule à l’extérieur de l’aéroport pour accueillir le couple royal. Seuls quelques milliers de personnes, des militants mobilisés par les partis de la coalition au pouvoir, arboraient des drapeaux de leur formation politique ou de leur leaders .Quelques milliers de partisans de la majorité sont venus aux alentours de l’aéroport pour saluer le passage du cortège et ont scandé des slogans à la gloire du président et d’autres personnalités. Au micro de notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa, Fulbert arbore une chemise frappée de la double effigie du président et du roi. « Ça montre la grande diplomatie de notre président Fatshi Béton. Je n’ai jamais vu un roi. Je l’ai vu aujourd’hui, je suis très content », explique-t-il.

Une visite très politique pour Emmanuel qui secoue son drapelet du parti présidentiel : « Le roi c’est notre allié du pouvoir, la Belgique pour nous, c’est une mère qui ne doit pas abandonner ses enfants. Nous demandons que le roi de Belgique puisse s’impliquer dans chaque situation. »

Tiré à quatre épingles, Jonas, la trentaine souhaite que le roi porte la voix du Congo à l’international : « Nous ne sommes pas venus ici pour acclamer mais nous sommes quand même venus ici pour manifester notre joie et nous osons croire que sa visite et la vision du président de la république pourrait converger avec ce que la RDC attend de la communauté internationale. Nous voulons avoir une paix totale. »

La traversée du cortège était rapide. Certains militants qui n’ont pas pu se rendre à l’aéroport se sont rangés le long du trajet avec des drapeaux de leurs formations politiques.

Ce mercredi, c’est une journée marathon qui attend le couple royal : matinée au Mémorial des anciens combattants, puis au Musée national, où le roi devrait remettre un objet d’art dérobé au Congo, un masque très rare. Philippe et Mathilde auront ensuite un entretien avec Félix et Denise Tshisekedi puis en début d’après-midi le président et le roi s’adresseront aux élus de la nation. Le souverain belge, deux ans après sa lettre au président Tshisekedi, où il exprimait ses « regrets » pour les blessures de la colonisation, prononcera un discours qui devrait faire date sur ce passé douloureux.

La visite du roi Philippe est l’occasion pour la Belgique de réchauffer les relations bilatérales avec la République démocratique du Congo. En revisitant le passé douloureux commun donc. Mais aussi en considérant que la RDC est au cœur des enjeux internationaux actuels.

Car la RDC est aussi au cœur des enjeux d’aujourd’hui, souligne le gouvernement belge. Avec le réchauffement climatique, il faut éviter que la forêt ne soit détruite, cela aurait un impact mondial. Il faut donc aider le Congo pour que la population ne soit plus aussi pauvre et qu’elle consomme moins de charbon de bois.

Par ailleurs, les minerais de la transition énergétique sont au Congo, l’Occident n’a aucun intérêt à être dépendant d’un pays déstabilisé, poursuivent les autorités de Bruxelles, qui ayant apprécié que Kinshasa dénonce l’agression russe en Ukraine, juge légitime la demande de la RDC de voir ses voisins respecter l’intégrité de son territoire. On ne veut pas se mettre en avant en disant que l’on veut jouer un rôle de médiateur, explique l’exécutif belge, mais si on peut jouer un rôle, on le fera.

 

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