Au Tchad, les victimes du régime d’Hissène Habré attendent toujours d’être indemnisées
Cela fait six ans ce lundi 30 mai que l’ex-président tchadien a été condamné à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures par une Chambre africaine extraordinaire. Au Tchad, un procès distinct s'est tenu devant une cour criminelle spéciale mise en place pour juger les complices du régime Habré, mais à ce jour les victimes n'ont toujours rien reçu
« L’Union africaine a promis l’impunité zéro. C’est non seulement le jugement des auteurs de comportement infractionnel mais il faut qu’il y ait un jugement complet. Et comme l’instance a ordonné des réparations des victimes, il faut aussi procéder à cette réparation, sinon cette justice demeure incomplète. Ça, c’est ce qui concerne l’Union africaine.
Au niveau du Tchad, c’est le Tchad qui a très vite mis sur pied cette Cour criminelle spéciale pour juger les complices de Hissène Habré. Donc le Tchad devrait prendre à bras le corps cette affaire et indemniser les victimes qui attendent. Ce n’est du tout normal. Rien n’a été fait au niveau du Tchad. Aujourd’hui, c’est un silence radio, de cimetière. Et c’est insupportable pour les victimes. »
Clément Abaifouta, président de l’association des victimes, déplore qu’en dépit de tous les efforts qui ont été fait, rien n’a bougé. Au total, 82 millions de francs CFA devaient être versés aux 7 396 victimes identifiées. À ce jour, plus de 300 d’entre elles sont mortes sans avoir rien touché.