Basket – La mère de Léna Timera adresse une lettre au président de la FIBA-Afrique sur une règle discriminatoire qui écarte sa fille de la sélection nationale !
Dans une lettre adressée au président de la FIBA section Afrique (dont nous avons exploité des parties), Madame Timera, Fatou tall invite l’instance à « faire la différence entre binationalité et naturalisation ». Elle évoque la situation de sa fille Léna Timera, considéré comme une joueuse à naturaliser, qui ne peut disputer une campagne avec la sélection A avec la présence de Cierra Dillard. Selon elle, cette règle discriminatoire, devrait être revu pour l’intérêt du basket-ball surtout africain.
A 29 ans, Léna Timera n’a toujours pas dans son palmarès une campagne avec l’équipe nationale du Sénégal. Née en France de parents sénégalais, l’ailier subit « l’injustice » de la règle de naturalisation. De quoi faire réagir sa mère qui en parle ouvertement aux autorités du basket africain notamment le président de la FIBA en Afrique.
« Monsieur le Président, je viens par cette lettre ouverte attirer votre attention sur une règle discriminatoire visant à empêcher des jeunes filles et garçons de pouvoir apporter leur savoir-faire aux sélections nationales des pays d’origine de leurs parents. Selon cette disposition de Fiba, « Une équipe nationale participant à une Compétition de la FIBA ne peut en effet aligner qu’un seul joueur ayant acquis la nationalité légale de ce pays par naturalisation ou par tout autre moyen, après avoir atteint l’âge de seize (16) ans ». Elle brise ainsi le rêve de plusieurs joueurs de basketball de parents d’origine africaine établis un peu partout dans le monde et qui pour une raison ou une autre n’avait octroyé à leurs enfants leur nationalité d’origine » peut-on lire dans la missive adressée à Anibal Aurelio Manave.
Madame Timera demande ainsi à la FIBA-Afrique de porter un plaidoyer au niveau des grandes instances pour changer cette règle. Puis d’expliquer le cas de sa fille Léna Timera, qui aujourd’hui a été recalé lors de l’AfroBasket 2023 ne pouvant pas être en lice en même temps que l’américaine naturalisée Cierra Dillard. « Personnellement, ma fille Lena Timera a été victime de cette disposition. Elle ne peut aucunement être considérée comme une naturalisée, mais plutôt binationale. Oui, elle est à la fois française et sénégalaise. Et pour cause, je suis sénégalaise de père, de mère et d’arrières grands-parents puisque je suis petite-fille de El Hadji Omar Foutiyou Tall, une figure emblématique dans la lutte contre la colonisation et l’oppression. Mon époux également est Sénégalais bon teint, de père et de mère voire d’arrières grands-parents. Le seul pêché donc de ma fille, c’est d’être née en France. Monsieur le Président, même la morale la plus vénielle refusera de lui empêcher de réaliser son rêve : celui de jouer pour son autre pays, celui de son père et de sa mère. Le comble d’incongruité, c’est que c’est à cause d’une brillante joueuse américaine mais qui n’a aucun lien de sang avec le Sénégal qu’elle ne pourrait peut-être jamais arborée la tunique des Lionnes du pays de la Teranga. Vous ne pouvez pas imaginer sa déception, celle de sa famille, de ses proches et de ses amis. Comment est-ce qu’une instance aussi importante que la Fiba a-t-elle pu accepter une aussi discriminatoire disposition au 21eme siècle ? ». Elle fustige ainsi les naturalisations de complaisance qui selon elle ne veille pas à l’équité sportive.
Elle invite ainsi les autorités du basket à s’inspirer de la jurisprudence de la FIFA dont la réglementation permet aujourd’hui à plusieurs joueurs dont les parents sont originaires du continent africain (ou tout autre) de porter les couleurs de la sélection nationale de leurs choix. Ce qui a permis à plusieurs équipes nationales africaines de se renforcer donnant l’exemple de l’Algérie, du Maroc… La FIBA est appelé à s’inspirer de ces exemples pour appliquer des réformes en faisant la différence entre naturalisation et binationalité.
Avec cette lettre ouverte, la mère de la basketteuse met sur la table un débat intéressant pour les fédérations africaines qui ont longtemps agité ce sujet. Le président Manave ne sera pas le seul à recevoir cette lettre vue que d’autres autorités du basketball sont mis en copie à savoir Cheikh Saud Ali Al Thani Président de la FIBA, Alphonse Bilé, Secrétaire Général de la Fiba/Afrique, Mathieu Faye, Président Zone 2 Afrique, Me Babacar Ndiaye président de la Fédération sénégalaise de basketball.
wiwsport.com