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ENTRETIEN – Serena Lena Gomis, entraîneuse de l’AS Bambey : « On est toujours dans l’objectif maintien »

Promue cette saison en D1 Féminine, l’AS Bambey déjoue tous les pronostics et est coleader du Championnat après deux journées dans la phase retour. De quoi rêver du titre à la fin de saison ? Probablement, même si l’entraîneuse Serena Lena Gomis se veut être prudente. Entretien avec la coache des Diourbeloises.

Tout d’abord, parlez-nous un peu de votre parcours footballeuse-entraineuse avant d’arriver à l’AS Bambey…

J’ai été footballeuse et je suis ancienne internationale sénégalaise. J’ai gagné pas mal de trophées avec les Sirènes de Grand-Yoff, où j’ai fait quasiment toute ma carrière en tant que footballeuse. Après avoir rangé les crampons, j’ai entamé une carrière en tant qu’entraîneuse. J’ai été éducatrice à Dakar Sacré-Cœur et j’y ai été entraîneuse des gardiens dans les petites catégories. Après mon départ du DSC, je suis arrivée à l’USPA comme coache principale (…). J’ai fait plusieurs années là-bas, avant d’arriver à l’AS Bambey qui était encore en D2.

Qu’est-ce qui a pu vous motiver pour venir à l’AS Bambey ?

Tout entraîneur aimerait rester là où il a passé de longues années. J’ai été à l’USPA entre 2015 à 2022. Donc, j’ai fait du temps là-bas. Si je suis parti, c’est parce qu’il y a eu des problèmes internes qui me concernaient aussi. Ensuite, j’ai une la sollicitation de l’AS Bambey, avec un président qui m’a exposé un projet très ambitieux. C’est ce qui a fait que je suis ici aujourd’hui.

Pour un promu, votre équipe a réalisé une très bonne première partie de saison. C’est aussi votre analyse ?

Oui mais c’est un travail gagnant. En plus de cela, il y a la discipline et la solidarité, sans oublier les moyens que le président a mis à disposition de l’équipe. C’est ce qui nous a permis d’être à cette place en ce moment.

Qu’est-ce qui a été déterminant pour faire la bascule entre la D2 et la D1 ?

Il n’y a que le travail. Peu importe le niveau de Division, c’est uniquement le travail qui peut permettre à une équipe de faire de performer. Et il n’y a pas eu de problèmes d’adaptation. Les filles se connaissent parce qu’elles se côtoient régulièrement et passent d’une équipe à l’autre. De plus, les niveaux entre la D1 et la D2 ne sont pas très différents.

Bien que promue, l’AS Bambey a réalisé un très gros mercato avant le début de saison, recrutant plusieurs internationales sénégalaises. Qu’est-ce qui a pu motiver toutes ces joueuses ?

Je ne connais pas la source de motivation de ces joueuses. Mais peut-être qu’elles ont découvert que le projet est ambitieux. Certaines ont vu l’équipe la saison dernière et peut-être que ça a joué dans leurs choix. Aussi, on avait déjà entraîné beaucoup d’entre elles. Elles savent avec qui elles ont à travailler.

Actuellement, vous êtes coleaders de la D1 et le maintien est acquis, est-ce qu’on peut maintenant dire que l’objectif est de remporter le titre ?

On est toujours dans l’objectif maintien. Le Championnat est loin d’être déterminé parce qu’on est qu’au début de la phase retour. C’est encore long. Donc notre objectif est toujours de se maintenir. Néanmoins, ça ne veut pas dire qu’on ne va pas jouer à fond et défendre nos chances. On verra à la fin de la saison.

Si je vous dis un peu plus clairement quel est l’objectif d’une AS Bambey actuellement avec 29 points à la mi-saison ?

Vous pensez que je n’ai pas compris la question ? Je l’ai bien comprise (rires) et j’ai répondu. L’objectif de l’AS Bambey reste toujours le maintien. Ce n’est pas parce qu’on est coleaders à ce stade de la saison que notre objectif va changer. Ça ne change pas. On va prier le bon Dieu pour qu’on puisse finir le plus haut possible. Notre souhait est forcément de finir champion mais même si ça arrive, ce n’était pas notre objectif initial.

Et pour la Coupe du Sénégal ?

On va essayer d’aller le plus loin possible (rires).

Quelle fierté cela fait pour l’AS Bambey d’avoir plusieurs internationales en sélection ?

C’est toujours une fierté de voir que nos joueuses intéressent en Equipe Nationale. Ça montre qu’il y a un travail qui se fait.

Et comment trouvez-vous le niveau actuel du foot féminin sénégalais ?

Ça prend de l’ampleur au regard des derniers résultats dans les différentes sélections. Le niveau du Championnat devient de plus en plus relevé avec beaucoup de joueuses étrangères qui arrivent au Sénégal. C’est bénéfique à notre football. On souhaite avoir plus de visibilité parce que le football féminin sénégalais a longtemps été laissé en rade par les médias. Si la presse pouvait diffuser les matchs phares du Championnat, ce serait une bonne chose.

Ce n’est pas évident d’aller diffuser des matchs qui se jouent à la matinée…

C’est vrai. Même si ce n’est pas pour la presse ou les médias, les rencontres du Championnat doivent se jouer à des horaires plus accessibles et abordables. Cela permettrait aussi aux gens de venir au stade. C’est un peu difficile pour tout le monde. Mais les fédéraux sont en train de faire des efforts. On aimerait aussi jouer dans de meilleures pelouses au lieu d’aller jouer dans des terrains sablonneux.

wiwsport.com

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