Konimba Sidibé: «Cédéao ou pas, il faut changer le gouvernement»
Le Mali et la Cédéao ont encore un mois, avant le prochain sommet de l’organisation régionale, pour s’entendre sur la durée de la suite de la transition et l’échéance des futures élections. Ce week-end, la Cédéao a remis au 3 juillet prochain toute décision sur un éventuel assouplissement des sanctions qui frappent le pays, depuis début janvier.
La décision de la Cédéao est une grande déception pour les Maliens qui espéraient que ces sanctions puissent déjà être levées. Ancien ministre, président du parti Modec, Konimba Sidibé est l’un des fondateurs du M5, le mouvement de Choguel Maïga. Il participe toujours à ses instances dirigeantes mais a été suspendu du Comité stratégique du M5, en raison de divergences, justement, avec l’actuel Premier ministre. Joint par RFI, il estime que ce nouvel échec des négociations illustre la mauvaise stratégie des autorités maliennes de transition. « Une bonne préparation aurait permis de savoir exactement à quoi s’attendre. Les dirigeants maliens ont été très surpris parce qu’ils avaient entrepris des initiatives parallèles de médiation. On a beaucoup misé sur cela, notamment la méditation du président togolais, Faure Gnassingbé, qui était quelque part un désaveu de la médiation de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan (officiellement mandaté par la Cédéao, ndlr). De mon point de vue, cela a pu être un facteur d’échec », estime Konimba Sidibé.
Un nouvel échec serait « catastrophique »
Un nouveau sommet est prévu dans un mois. Konimba Sidibé estime qu’un nouvel échec serait « catastrophique ». Pour l’éviter, il estime que les autorités maliennes de transition doivent faire preuve d’un meilleur esprit de compromis. « La durée de la transition ne peut plus être un enjeu. S’il est vrai que le Mali est prêt à accepter dix-huit mois et que la Cédéao en est à seize, cela vaut-il la peine de prolonger la souffrance des populations pour deux mois d’écart ? Les autres exigences éventuelles qui ressortent dans la presse peuvent être le problème. Parmi ces points, il y a le changement de gouvernement. Cédéao ou pas, le gouvernement actuel du Mali est dans un état tel qu’il serait suicidaire de le reconduire en l’état. Donc, de mon point de vue, cela ne devrait poser aucun problème », a-t-il ajouté.